À propos du Congrès La santé mentale pour tous

Le Congrès La santé mentale pour tous (SMPT) est le plus grand rassemblement de la communauté de la santé mentale au Canada. Maintenant à sa quatrième édition, le Congrès SMPT est un important lieu de convergence, où les professionnels de soins de santé, les intervenants de première ligne, les chercheurs, les bailleurs de fonds, les politiciens et les personnes vivant ou ayant vécu avec des problèmes de santé mentale s’unissent pour prendre la parole et guider l’avenir.

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Jetez un coup d’œil à notre Congrès 2019 - Connexions interrompues : Rétablir la santé mentale dans un monde fracturé
Jetez un coup d’œil à notre Congrès 2018 - Prêts pour un autre siècle : Façonner l'avenir

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Cette année, le thème est Connexion interrompue : rétablir la santé mentale dans un monde fracturé. En 2018, la question a été mise sur la table : à quoi une société en bonne santé mentale ressemble-t-elle? En observant les défis auxquels fait face notre société à travers une perspective de santé publique, nous avons pu faire émerger l’idée suivante : la prévention de la maladie mentale et la promotion de la santé mentale pourraient-elles jouer, pour la santé des populations actuelles et futures, un rôle majeur et similaire à celui que les vaccins ont joué pour le siècle précédent?  À travers notre histoire, nous nous sommes montrés visionnaires et avons agi en amont afin de façonner l’avenir. Agir en amont signifie non seulement d’avoir une approche à long terme face à la société que nous désirons, mais aussi de créer des conditions sociales, physiques, spirituelles, culturelles, économiques et psychologiques permettant aux individus de bénéficier d’une bonne santé.

À propos du thème

Toutefois, nous vivons à une époque de profonde déconnexion. Dans ce monde de plus en plus branché sur les technologies, nous sommes déconnectés de l’environnement, de la famille, de nos propres besoins et de la communauté. Plutôt que de réinventer notre société en entier, aurions-nous davantage intérêt à renouer avec nos racines et nous reconnecter les uns avec les autres? 

Nous avons également le devoir d’honorer la sagesse et les connaissances autochtones qui ont été perdues ou ignorées. En se penchant sur celles-ci, nous reconnaissons aussi qu’en établissant une connexion les uns avec les autres, avec l’environnement et avec nos communautés, nous avons le pouvoir de renforcer notre santé mentale, notre espoir et notre sentiment d’appartenance. De mettre de l’avant le sens réel de notre vie et notre sentiment de travailler collectivement vers un but commun nous rendra certainement plus résilients et capables de composer avec la tourmente sociale, environnementale et géopolitique à laquelle nous sommes confrontés. 

Ce sont ces liens humains et communautaires qui donnent de la force à tous les individus qui composent nos collectivités, qu’il s’agisse de la personne (1) sur 5 qui souffrira d’un problème de santé mentale ou d’une maladie mentale cette année, ou encore des 5 personnes sur 5 qui ont une santé mentale.  

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la dépression se classera au deuxième rang des principales causes d’invalidité dans le monde d’ici l’année prochaine. À quel moment un diagnostic est-il tellement courant qu’il devient la nouvelle normalité? À quel moment transformons-nous radicalement notre pensée au sujet de la maladie mentale et de la santé mentale, afin de reconnaître le fait que la santé mentale de chaque individu n’est pas clivée en deux catégories mais se situe sur un continuum? À quel moment déterminons-nous que tout le monde mérite de vivre, travailler, se divertir et apprendre dans des espaces sains et sécuritaires sur le plan psychologique? 

Les crises économiques et changements climatiques auxquels nous sommes actuellement confrontés sont susceptibles de prendre de l’ampleur avec le temps. La meilleure posture que nous pouvons actuellement adopter consiste à accueillir avec compréhension nos craintes, et à être visionnaires face aux nouvelles formes que pourra prendre l’épanouissement dans ce contexte jusqu’ici inconnu. Nous pouvons rétablir la santé mentale dans ce monde de plus en plus fracturé en restaurant les connexions humaines et les liens significatifs. Et ce, non seulement en renforçant les fils individuels, mais en tissant un tissu social plus solide. Une résilience collective qui soutient et vise à améliorer la vie de très nombreuses personnes à travers des services qui profitent tous. 

Passons à l’action. Établissons des connexions, mettons à profit notre créativité et collaborons pour concevoir et créer les écoles, campus, milieux de travail et communautés que nos citoyens méritent; réimaginons le système de santé et les mesures de soutien nécessaires pour répondre aux besoins du futur. Posons un regard sur notre passé, le chemin parcouru, et pensons aussi à l’avenir. Agissons aujourd’hui pour la santé mentale de tous afin de façonner le monde de demain.

Volets
Prévention, promotion de la santé mentale et mieux-être

Ce volet vous invite à soumettre des présentations qui examinent les liens entre les environnements (physiques, socioéconomiques et culturels) et la santé mentale. Celles-ci peuvent s’appuyer sur des expériences vécues, des résultats de recherche et d’évaluations ainsi que sur les interventions visant à questionner la normalité ou les façons habituelles de faire. Dans le cadre de ce volet, nous nous intéressons particulièrement aux programmes, aux pratiques et aux politiques qui font la promotion de la santé mentale, aux pratiques autochtones en matière de résilience et de mieux-être mental ainsi qu’aux approches qui favorisent la collaboration entre les gouvernements, le milieu des services sociaux (éducation, logement, etc.), les militants, les citoyens ainsi que les secteurs de la santé et de la santé mentale. Puisque la pandémie de COVID-19 a changé la façon dont nous faisons la promotion de la santé mentale, nous nécessitons de nouvelles approches qui répondent activement aux déterminants biomédicaux, sociaux, économiques et environnementaux de la santé mentale, mais qui utilisent également de nouvelles méthodes et de la créativité pour promouvoir la santé mentale. En ces temps difficiles, il est primordial de mettre en valeur la recherche, l’innovation, la réforme des systèmes et les actions qui priorisent le mieux-être tout en s’efforçant d’améliorer l’accès aux ressources qui favorisent une bonne santé mentale. 

Antiracisme, diversité et équité

Ce volet porte sur les obstacles qui empêchent les groupes marginalisés (notamment les communautés racisées, les personnes LGBTQ2+, les Premières Nations, les Inuits et les Métis, les femmes, les personnes vivant dans la pauvreté, les personnes ayant eu des démêlés avec la justice, les personnes vivant avec un handicap ainsi que les réfugiés, les immigrants et les nouveaux arrivants) de maintenir et cultiver une bonne santé mentale et d’accéder aux soins de santé mentale.

Les normes construites qui ont mis de l’avant les perspectives des hommes blancs, colons, cisgenres et hétérosexuels et qui ont historiquement structuré nos programmes, politiques, systèmes d'éducation et de soins de santé, ont été liées à des expériences de marginalisation, de discrimination interpersonnelle et systémique, et le manque d'accès aux ressources pour de nombreuses personnes au Canada. Ces communautés, y compris les communautés autochtones, ont été confrontées et continuent de subir le colonialisme et le racisme systémique, ce qui entraîne d'importantes disparités en matière de santé mentale. La compréhension et les soins en matière de santé mentale reposent principalement sur les visions du monde occidentales et ont exclu les visions du monde des peuples autochtones, les approches non occidentales et l'expérience vécue des problèmes de santé mentale ou des maladies mentales. Le mouvement Black Lives Matter (La vie des Noirs compte) a également souligné combien de Canadiens noirs sont victimes de discrimination dans l’accès aux soins, et au sein du système de soins de santé mentale et à quel point les professionnels noirs, autochtones ou de couleur sont sous-représentés dans le domaine de la santé mentale. Ce volet met l'accent sur la création et le développement de services respectueux de la culture, sensibles au genre et inclusifs. 

Orientation, cheminements cliniques et mesures de soutien

Quiconque a navigué ou aidé d'autres personnes à naviguer dans notre système complexe de santé mentale sait qu'il n'y a pas de cheminement « normal » ou « standardisé » en matière d’accès aux soins et aux services de soutien. Les présentations à soumettre pour ce volet examineront les mesures de soutien aux personnes vivant avec des problèmes de santé mentale ou une maladie mentale, les cheminements cliniques et les systèmes de santé mentale actuels et potentiels. À la suite du COVID-19, les systèmes de soins de santé mentale adhèrent de plus en plus au virage numérique en mettant en place des applications, des forums de discussion en ligne et des groupes de soutien virtuels, favorisant ainsi une meilleure accessibilité aux services. Parallèlement, il nous faut renforcer la littératie en santé mentale et approfondir les connaissances sur l’orientation dans les systèmes, ainsi qu’évaluer d’un œil critique les plateformes numériques relatives aux soins de santé mentale. Alors que nous faisons face aux difficultés psychologiques, économiques et sociales liées à la pandémie, nous avons besoin de recherches plus poussées pour anticiper leur impact sur le système de soins en santé mentale et les intégrer dans les cheminements vers des soins et des services de soutien. En outre, il est impératif d’échanger sur la façon d’assurer et de soutenir les systèmes de soins en santé mentale face aux changements qui s’opèrent dans le secteur des soins de santé. 

Usage de substances et rétablissement

Ce volet permettra d’explorer comment on peut prévenir et gérer les problèmes de consommation de substances, promouvoir le rétablissement et la réduction des méfaits, et ce, tout en soutenant le mieux-être mental par la recherche, l’éducation, les programmes d'aide, le partage d’expériences vécues, les changements de politiques et la sensibilisation.

Pour plusieurs personnes au pays, la consommation de substance fait partie de la vie normale. Les personnes consomment des substances pour diverses raisons, notamment de façon récréative ou pour se relaxer. Toutefois, l’usage de substance peut aussi être une méthode pour composer avec l’adversité : un manque de relations significatives, des événements traumatiques, des environnements violents et chaotiques de même que le racisme, le colonialisme, la discrimination et la pauvreté ont tous été reconnus comme d’importants contributeurs aux problèmes de consommation de substances. Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, on a également signalé une augmentation de la consommation de substances pour faire face à une plus grande détresse en raison à une perte d'emploi, aux difficultés économiques, au chagrin causé par des êtres chers malades ou perdus et à l'isolement social. En Amérique du Nord, les intoxications liées aux opioïdes ont considérablement augmenté au cours des dernières décennies et ont atteint des proportions critiques, en particulier depuis l’arrivée de la COVID-19. Les communautés autochtones ont des taux de consommation de substances plus élevés en raison des traumatismes intergénérationnels et de la colonisation. Compte tenu des graves conséquences pour la santé physique et mentale qui peuvent être à la fois la cause et le résultat de l’abus de substances, s’attaquer au problème est crucial pour la santé publique et la promotion de la santé mentale.

Moyens de subsistance et santé mentale

Ce volet s’intéresse au lien entre la santé mentale, l’emploi, l’éducation, la prestation de soins, le bénévolat et d'autres activités qui permettent de trouver un sens à la vie.

Selon le Cadre du continuum du mieux-être mental des Premières Nations, le fait de voir un but aux actions quotidiennes et à la vie de manière générale est une composante nécessaire à l’équilibre des aspects mental, physique, spirituel et émotionnel de la santé mentale, et ultimement, à l’atteinte d’un mieux-être mental. Les individus peuvent donner un sens à leur vie par l’éducation, l’emploi, la prestation de soins, la création et le bénévolat, mais plusieurs Canadiens ayant une maladie mentale n’ont pas accès à ces opportunités, ce qui peut avoir un impact sur leur vie et leurs moyens de subsistance. Dans un contexte de COVID-19, de nombreux Canadiens font face à des défis en raison de l'absence d'activités significatives dans leur vie, car l'éducation, le bénévolat et les possibilités d'emploi ont été suspendus alors que nous luttons contre une pandémie sans fin. Plusieurs ont vécu une perte d’emploi, ce qui est relié à un stress mental, ce qui peut mener à la dépression et à une baisse d’estime de soi. De plus, alors que le travail et les milieux de travail peuvent être des sources de sens, lorsqu’ils ne sont pas sains et sécuritaires en matière de santé mentale, ils peuvent être une source de détresse psychologique. La pandémie a indéniablement créé des tensions supplémentaires au sein des milieux de travail, puisque les employés font face à des risques plus importants pour la santé en raison de l'exposition au virus ou font face aux défis professionnels dans un environnement virtuel.

La COVID-19 et la santé mentale

La pandémie a provoqué d'importants bouleversements sociaux et économiques, entraînant une augmentation de la détresse mentale au sein de notre population. Face à cette période inhabituellement stressante, il y a un grand désir de « retour à la normale ». Mais que se passe-t-il si la normalité est en partie ce qui nous a amenés ici? La pandémie a mis de l’avant de nombreux aspects de notre société et de nos filets de sécurité qui étaient déjà injustes, précaires ou inadéquats, mais qui ont été pour la plupart repoussés en périphérie. La COVID-19 nous a nous a forcés à faire face au racisme systémique, à l’inaccessibilité et à la complexité du système de santé mentale, à l’insécurité alimentaire et en matière d’emploi et de logement. Ce sont des enjeux qui étaient déjà présents, mais qui n’ont jamais été aussi exposés et importants qu’à l’heure actuelle. Peut-être qu’au lieu de souhaiter un retour à la « normale », nous ferions mieux de redéfinir la forme que devrait prendre, et que pourrait prendre, la vie normale. Ce volet vous invite à soumettre des présentations qui explorent certains des problèmes associés à la « vie normale » et la manière dont cela a contribué à la situation difficile à laquelle nous sommes maintenant confrontés en raison de la COVID-19. Les présentations qui analysent de manière critique la façon dont nous pouvons redéfinir la forme que la normalité peut et devrait prendre 

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